La 17e édition de la semaine pour la Qualité de Vie au Travail approche à grands pas. Rappelons que le fil rouge adopté pour cette année est « associer les salariés, c’est d’abord ça la QVT », semaine qui se tiendra du 15 au 19 juin 2020.
Après presque 60 jours de confinement, doit-on maintenir la semaine de la Qualité de Vie au Travail pour cette année ?
Notre réponse est un grand OUI. C’est l’opportunité de mettre chaque collaborateur en position d’améliorer son travail, de décloisonner les approches économiques et sociales de l’entreprise, d’accompagner les changements… Comment ? En initiant des espaces de discussion durant cette semaine de la Qualité de Vie au Travail. Parler de son travail est un besoin essentiel et naturel dans son activité professionnelle après cette période de confinement. Cela participe à une meilleure régulation collective, à résoudre les problèmes ponctuels, à mettre en place une concertation sociale plus harmonieuse, mais également à activer de la reconnaissance au travail ainsi qu’une dynamique de développement professionnel.
Sans grande surprise, créer des espaces de discussion durant la semaine de la QVT, c’est répondre à un ensemble de questions et de besoins qui se sont révélés durant le confinement, par exemple quelles nouvelles organisations pour améliorer le travail demain ?
Cinq points clés définissent les espaces de discussion :
Le format : ce sont des espaces collectifs.
L’objet : un échange centré sur l’expérience du travail et ses enjeux.
Les modalités : le vecteur principal est la parole; donc la discussion se déroule suivant un cadre et des règles coconstruites avec les parties prenantes.
L’institutionnalisation : ce sont des espaces inscrits dans l’organisation du travail.
Les finalités : ces espaces visent à produire des propositions d’amélioration ou des décisions concrètes sur la façon de travailler.
A savoir
Le « curseur » de la discussion et du « pouvoir d’agir » peut se situer à trois niveaux. 1. L’activité de travail, la tâche, les compétences et les pratiques. 2. L’organisation du travail, le fonctionnement collectif. 3. La stratégie de l’entreprise.
De quoi peut-on parler dans les espaces de discussion ?
Vous trouverez ci-dessous quelques représentations qui permettent de mieux comprendre les échanges dans les espaces de discussion.
Un espace de discussion c’est :
Un espace où l’on fait des propositions d’améliorations collectives
Un espace qui permet d’aboutir à la production de solutions collectives
Un lieu qui autorise la controverse sur le travail
Un espace où l’on peut mettre des mots sur son travail
Un espace de liberté encadrée
Un espace de discussion ce n’est pas :
Un recueil de plaintes
Un lieu de règlement de compte
Un espace de conflits interpersonnels
Quelles sont les étapes pour agir sur les espaces de discussion ?
La démarche que nous proposons est inspirée de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail. Elle permet de faire un état des lieux du fonctionnement de l’existant, des besoins d’amélioration des processus déjà en place ou alors d’ouverture de nouveaux espaces.
Étape 1
Définir le contexte et le périmètre de discussion et d’action de l’espace concerné puis croiser ce périmètre avec les besoins à couvrir
Il convient dans un premier temps de définir le périmètre d’action des salariés afin d’identifier le niveau de subsidiarité (c’est-à-dire de partage/délégation verticale de pouvoir, des moyens et des marges de manœuvre) validé par la direction. Les besoins les plus fréquemment relevés sont : développer la reconnaissance au travail, accéder au sens du travail, régler les tensions dans les relations, résoudre les dysfonctionnements organisationnels qui perdurent et créer un équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle.
Étape 2
Faire un état des lieux et une analyse de l’existant
À partir d’une première analyse du contexte et des besoins identifiés, il convient de repérer les temps d’échanges existants dans l’entreprise.
Étape 3
Définir l’ingénierie
Au terme de cette analyse, il s’agit de tirer des enseignements sur le fonctionnement des espaces, les effets produits, leurs articulations, les facteurs facilitant la discussion sur le travail et les freins, les conditions de mise en œuvre.
Étape 4
Expérimenter, évaluer et déployer
Il s’agit de développer un processus d’essais, d’erreurs d’ajustements qui implique un dispositif d’évaluation « embarqué » (processus d’autoévaluation en continu) et une vigilance sur le déploiement futur à l’échelle de l’organisation.
La décision de mettre en place un espace de discussion dans une entreprise est liée à des contextes divers : une démarche RPS (Risques Psychosociaux), un questionnement sur le management, un projet de conception ou une réorganisation, un projet QVT ou un accord d’entreprise. L’espace de discussion n’est donc pas une fin en soi, mais un dispositif au service d’un projet pour une ou plusieurs finalités, c’est donc un moyen au service de la performance et du bien-être des salariés.
